(Ceci est un texte sans image. La violence d’une telle absence peut provoquer panique, angoisse et crise d’épilepsie. PERI 16 – Pan European Read Information)
Un « article » que j’aurais tout aussi bien pu titrer « Blogueuse, j’ai fait une drôle de lecture 2.0 à cause d’une journaliste », en réponse directe aux lignes concernées. Puis je me suis rappelée que je n’étais qu’une bonne grosse gourdasse vénale, alors je me suis empressée de rectifier le tir. Avec évidemment, toute la sobriété, l’objectivité et le professionnalisme que la situation requiert, donnant naissance à ces quelques mots « les débiles envahissent la planète ». J’eu tout aussi bien pu inscrire « l’univers » mais il m’a semblé plus adapté et moins exubérant de ne parler que de « planète ». Après tout, nous n’influençons pas encore les étoiles. (« Lol » de Über Connasse au rire de démono-salope … paraît que ça ressemble à ça une blogueuse).
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Le contexte
La fameuse journaliste (que nous renommerons Madame J, « c’est plus cool » qu’elle dit !) face à une instagrameuse lors d’un voyage de presse. L’instagrameuse est détendue, Madame J, elle, est consternée. « Comment ça, la fille lambda ne se prosterne pas devant la star Mode & Travaux » ? (Toujours prendre un ton snobe de blogueuse « bêcheuse » face à tant de stéréotypes abscons. « Mais j’assume » 😉 ). Et va pour « 4 minutes estimées » de jugements rétrogrades, d’aigreur à peine dissimulée et de pleurnicheries aussi niaises qu’inutiles. C’est que Madame J en a gros sur le coeur ! Alors Madame J transforme une place publique 2.0 en un cabinet de psy, prenant par la même en otage le lecteur de Slate, lui-même se transformant le temps d’une complainte en un professionnel de la santé mentale.
- « Hum hum … Hum hum … aaahhh ouiiii … ces filles sont trop jeunes … hum hum … naïves … et vendues … bien … sans culture aussi … d’accord. Bon, ça vous fera 95€ les 45 min et l’obligation de vous rendre chez un confrère Psychiatre pour une petite prescription de Prozac. Mais ça va allez hein. On se revoit la semaine prochaine Madame J. »
Parce que oui, Madamde J nous explique à quel point nous autres, blogueuses, youtubeuses et instagrameuses, sommes tellement vendues (« Mais comment distinguer leur dernier «coup de coeur» d’un partenariat commercial ? »), stupides (« absence d’études et de culture ») et amoureuses de notre salle de bains (« Depuis leur salle de bains transformée en QG beauté », « une photo d’un pot de crème prise avec un iPhone dans une salle de bains lambda », « sans doute des produits pour la salle de bains » …). Et ça pour une journaliste mode-beauté-people, c’est vraiment trop d’injustice ! Parce que bon, ok, chez Mode & Travaux, depuis que la régie (genre … L’Oréal ; qui insère son lot de pages publicitaires) a désigné la nouvelle rédac-chef, plus question de dire du mal des marques. Oui mais ça, c’est pas pareil vous comprenez ! Ce serait quand-même mal venu de cracher sur celui qui a le pouvoir de vous faire virer !? (Comment ne pas rire alors, face à sa critique sur le manque d’honnêteté présumé d’une instagrameuse ?!… L’hôpital, la charité, toussa tout ça …). En revanche, cracher sur la petite minette libre de dire et de faire ce que bon lui semble, quand bon lui semble, alors que Madame J, elle, se retrouve pieds et poings liés à sa presse insipide, ah ben ça par contre, c’est faisable ! 🙂
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L’aigreur
Alors on jalouse la petite minette, on lui trouve mille et uns défauts sans même se remettre en question (perte de temps), on ressort de vieux débats consistant à discréditer sa « concurrente » par tous les ragots possibles (soulignons que Madame J est bien la seule à percevoir une instagrameuse comme une potentielle « concurrente » à son job, les 2 métiers étant bien différents) et surtout, on la tient pour responsable de ce gros bordel qui consiste à bouder la presse au profit de celles qui font gerber Madame J.
Sauf que ce que Madame J n’a pas eu la présence d’esprit de se dire, c’est que le problème pouvait peut-être … éventuellement … venir d’elle-même (et de ses amies journalo mode-beauté-people). Si aujourd’hui, un magazine féminin récolte son 80% d’invendus dans les kiosques, si aujourd’hui les lectrices préfèrent se tourner vers ces « jeunes filles naïves et sans culture » qu’elle déteste, c’est peut-être à cause de son arrogance et de son fantasme de toute puissance. Que Madame J garde bien à l’esprit qu’on est tous le con de quelqu’un. Et qu’un journaliste « société » éjecté au profit d’une Madame J journaliste « mode-beauté-people » sera toujours vu comme un nivellement par le bas. Et qu’à force de niveler par le bas, et bien les gens s’en vont et partent trouver ailleurs ce qu’ils ne trouvent plus dans leurs vieilles habitudes. (vieilles habitudes transformées en un cageot de publicités, fadasse et sans aucun goût. Un ramassis de pauvreté où les gens talentueux au caractère bien trempé se voient être remplacés par de la mollasse journalo-bobo prête à vendre père et mère dans l’espoir d’un sourire esquissé mais surtout, forcé, du chef abruti par les chiffres. Quel journaliste s’engage dans ce genre d’études avec comme objectif de finir un jour à la place de Madame J ? C’est qu’il lui a fallu être bien en peine pour en arriver à consacrer un article entier sur une personne qu’elle s’évertue à croire « insignifiante »).
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Conséquence
À la différence d’un journaliste choisi et imposé aux lecteurs par un grand groupe (marche aussi pour chroniqueur, présentateur …), le blogueur – youtubeur – instagrameur – débile – naïf – égocentrique et j’en passe, lui, n’est imposé par personne. Il est « choisi » par sa communauté qui se voit grandir s’il est « jugé » compétent, utile, divertissant et que sais-je encore. L’on peut rire de lui, le dénigrer, le prétendre ignare et corrompu, tant que toutes ces Madame J persisteront à tourner en rond dans leurs vieux débats stériles qui n’intéressent d’ailleurs plus qu’elles-mêmes, le monde (que dis-je, l’univers ! 😉 ) continuera de tourner … mais sans elles (sans eux). Le train est déjà bien en marche et il sera bientôt trop tard pour le rattraper.
Si les gens ne viennent plus manger dans l’assiette de Madame J, ce n’est pas forcément parce que ces mêmes gens sont devenus stupides et radins, ou parce que le voisin fait plus de bruit que Madame J (le très classique, « c’est pas ma faute à moi, c’est sa faute à lui ») ; c’est peut-être tout simplement que son assiette a désormais un vieux goût de pâtes l’eau, ou que les pâtes ne sont juste plus du tout à la mode. Il ne sert donc à rien d’aller taper sur son voisin si l’on ne change pas son menu. Que chacun se remette en question et arrête de pleurnicher sur son sort. Car pendant qu’ils s’attarderont à sortir les larmes de crocodiles et à nous pointer du doigt, d’autres s’attarderont à chercher une solution … et à la trouver. 😉 Qu’on se le dise, les règles du jeu ont changé, et ce n’est pas en dénonçant le joueur qui les a comprises que la situation du perdant s’améliorera. Qu’il les observe, qu’il les lise, et qu’il les comprenne s’il veut un jour pouvoir lui aussi, gagner la partie.
Et soit dit en passant, il me paraît un poil cavalier de remettre en cause les chiffres de vente suite à un post d’un(e) « influenceur » (même si ce terme est déjà ringard), sachant qu’émettre un doute sur le « pouvoir » d’un post revient indirectement à discuter les méthodes des grands groupes et leur politique économique. Sauf qu’en la matière et quoi qu’on en pense, ces grands groupes me semblent être un tantinet plus compétents et plus crédibles que l’analyse sur le pouce d’une madame J, pour savoir la démarche à suivre dans le but de faire augmenter leurs chiffres.
Nb : petit clin d’oeil à l’article de Babillage. C’est quand-même grâce à lui que j’ai pu prendre connaissance de ce vomi plein d’aigreur et d’en rire pendant quelques minutes. 🙂
En lisant cet article de Slate j’ai d’abord été énervée par tous les raccourcis et le mépris qui transparaissait clairement entre ces lignes… au final, je me dis tout simplement que cette journaliste est coincée dans une vision archaïque des médias et qu’elle n’a pas su faire son job- à savoir se renseigner un minimum sur les influenceuses. Elle ignore clairement le temps de montage quand on poste une vidéo sur un blog, l’investissement financier que représente un bon appareil photo et enfin les compétences de certaines influenceuses qui dépassent de très join les journalistes « beauté » (et je parle en connaissance de cause). Tant pis pour elle !
Et dire que Slate a publié ce torchon … Mais oui, très clairement, la dame est raté quelque chose et affirme des inepties sans n’avoir aucune connaissance de son sujet.
J’ai été choquée par le ramassis de connerie que slate à publier, si cette femme avait eu une conversation avec des bloggers elles n’aurait sûrement pas pondu son torchon ! Encore une personne aigrise, jalouse, qui a laissé passer le train et qui ne vit certainement pas avec son temps !
Ton article est parfait!
J’ai lu hier celui de Slate qui m’a consternée et fait repenser à une réflexion – pleine d’aigreur – que j’avais entendue venant d’une journaliste lors d’un Événement Presse: « Regarde les, on voit que ce sont des blogueuses (air méprisant), elles ont déjà dégainé leur smartphone pour faire des photos… »
Ravie que tu aies si rapidement – et tellement bien – utilisé ce fameux « droit de réponse » si cher aux journalistes et… encore bravo!
Et bien merci à toi pour ton commentaire. Et oui, on sent bien tout le dédain de la profession (enfin … relativisons, on ne parle que de journalistes beauté. On est loin du reportage de guerre !…) envers celles qu’elles estiment être des « concurrentes déloyales ». Qu’elles balaient donc devant leur porte, ça leur fera du bien. 😉
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WTF. Je suis choquée par tant d’aigreur et d’arrogance. Pour quelqu’un qui trouve à priori malheureux de devoir rester neutre, son avis moisi transpire à travers mon écran.
Et ils ont laissé publier un torchon pareil ? Je me pose quand quelques questions : c’est quoi quelqu’un qui aime la vraie création ? C’est quoi la vraie création surtout ? La haute couture ? x) Si elle trouve invraisemblable une ruée vers l’or sur certains vêtements grâce/à cause d’influenceurs sur instagram, qu’elle aille demander à n’importe quelle personne travaillant dans le pàp. Je bosse dans un magasin du groupe Inditex et le style des collections est fortement inspiré (des grandes marques, on sait x) ) par le style des influenceurs du moment. Et oui, il suffit parfois d’une simple photo pour le lendemain nous soyons en rupture sur un produit.
Excellente réponse, j’espère qu’elle sera transmise et arrivera devant les yeux de la concernée !
Qu’elle soit transmise je n’en suis pas persuadée, et si tel était le cas, j’ai quand-même un peu l’impression que nous avons à faire au guide de la mauvaise foi en 3 volumes. Donc bon, même si elle tombait dessus, ça n’aurait pas grand effet, sauf peut-être celui de la remonter encore plus contre nous. 😉
Que cet article (si on peut appeler ça un article) de Slate est bourré d’inepties, de mépris et de condescendance… c’est affligeant ! Non seulement il est plein de préjugés, mais depuis quand juge t-on tout un monde avec une seule rencontre c’est complètement con..
Merci à toi pour ton article en tout cas !
Effectivement ça a de quoi faire bondir…
J’imagine la vieille journaliste aigrie et rabougrie (vu qu’elle a l’air d’envier la « fraicheur » des blogueuses, c’est sans doute qu’elle a du perdre la sienne en chemin…), C’est cliché ? je suis sure que Madame J ne m’en voudra pas.., en matière de cliché on lui a décerné la palme…
Ceci dit en passant j’adore ton article 😉 elle a joué, elle a perdu, c’est le jeu ma pauvre Lucette…
La Star « mode & travaux » ne passera sûrement pas par là mais à moi en tout cas, ça m’a bien fait plaisir.
Pauvre vieille chose fragile … 😀
WOW ! C’est un très bel article. Quelle plume!
Ah mais c’est drôle, j’ai lu l’article hier et j’ai pas compris… J’en suis sortie en me disant « OK, la meuf a réglé ses comptes mais ce n’est pas particulièrement bien écrit (bon, soit), et puis en fait… Mais qui ça intéresse ? » J’veux dire, en dehors des journalistes / « instagrameuses » qui pourraient éventuellement se sentir concernées ? On parle quand-même d’un entre soi qui veut défendre sa petite paroisse (la grande menace 2.0) sans se poser une seule fois la question du contenu proposé…
Je comprends tout à fait ton point de vue du coup !
Loin de moi l’idée de penser qu’il n’existe que des trucs cools sur les blogs / RS, les dérives sont hyper nombreuses, mais comme je suis convaincue que la personnalité, le ton, la rigueur et la curiosité attireront toujours plus d’audience…
Bref, tout ça pour dire… Content is king ! 😉
Bonjour ma belle Très joli article Que les gens sont insipides et méchants.Madame J doit être très jalouse de la réussite des blogueuses,vu son déferlement de conneries Haha. Passe une bonne journée ma belle Mon pseudo VirginieMarlon48 sur Instagram Des Gros Bisous ❤️
Oh c’est super gentil d’être passée par là ! Merci pour ton commentaire. 🙂
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