Alexandre J, jeune marque de parfumeurs créateurs basée à Paris, m’a invitée il y a peu dans leur showroom histoire de découvrir l’univers trop peu connu des parfums de niche. On a discuté, on s’est baladées et surtout, j’ai découvert pas mal de choses dont je vais pouvoir vous parler ici.
Dans la vie, il y a les demoiselles et damoiseaux « tout le monde », puis il y a ceux qui préfèrent cultiver leur particularité au risque de ne pas entrer dans le moule. Chez Alexandre J, c’est un peu l’idée. N’entrer dans aucune case pour se singulariser. Devenir une marque remarquable, au risque de ne pas plaire à tout le monde. Mais comme qui dirait, « plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui ». Alors voilà le concept :
Chez Alexandre J, on cherche, on crée, on découvre, on bosse même avec des sourceurs (ces gens dont le job n’est autre que de faire le tour du monde pour dénicher des senteurs jusqu’alors inconnues) pour arriver à une thématique précise ; le but étant de raconter une histoire au travers d’un parfum. L’odeur des nuages par exemple, matérialisée dans un flacon travaillé et coloré, bouleversant les codes des lignes épurées, largement prédominantes dans ce milieu des parfums de niche.
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Les produits Alexandre J
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Qu’on se le dise, mon produit coup de cœur s’est définitivement porté sur leur bougie parfumée HAVEN ! Une senteur noble, apportée par des touches de bergamote, de fleur d’oranger, de bois précieux … Moi qui ai les naseaux plutôt capricieux, j’ai pourtant de suite été séduite par ce parfum doux et envoutant à la fois. Difficile de ne pas tomber sous le charme d’une pépite pareille. Si vous êtes fan de bougies, je vous recommande fortement d’aller jeter une narine du côté de leurs produits. Oubliez les senteurs chimiques et autres « candles » à la mode trop sucrées, trop « j’ai mis le feu à mon paquet de fraises tagada ». Ici, on parle de parfums ! Avec de vrais parfumeurs ! 😉
Niveau parfums justement, à proprement parlé, c’est « The Collector » qui ouvre ouvre le bal pour une entrée de gamme à 95€ les 100ml. un flacon travaillé puis décliné sous plusieurs teintes, chacune représentant une senteur particulière mais surtout, une senteur que vous ne retrouverez nulle part ailleurs. En ce moment, c’est l’Iris Violet qui accompagne mes journées. Jasmin, bois de Cashemire, Pomme, Musc Blanc … Cette combinaison est à tomber ! Mais surtout, ce ne sont des odeurs que vous ne recroiserez sur personne d’autre. Autant j’aime les parfums poudrés et fleuris, à la mode dans toutes les parfumeries, autant c’est on ne peut plus agréable de sortir du lot pour se tourner vers quelque chose de complètement nouveau ! Quelque chose qui va marquer les esprits par sa singularité et qui va naturellement s’imposer comme une découverte olfactive surprenante. J’aime j’aime j’aime !
Et alors, niveau flacon, il faut que je vous montre celui-ci : l’eau de parfum Western Leather White. Forcément, avec un look rock pareil, difficile de passer à côté ! Un flacon orné de cuir blanc travaillé, mélangé à cette teinte « or rose » … C’est qu’ils savent y faire chez Alexandre J !
Si un jour vous êtes amenée à passer devant chez Jovoy à Paris (distributeur de parfums rares), soyez curieuses. Entrez et laissez-vous guider par toutes ces senteurs qui à coup sûr, sauront vous surprendre. (Et allez jeter un œil aux flacons Alexandre J. Ils sortent du lot, et c’est bien agréable 😉 ).
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Un parfum, c’est quoi ?
Oui parce que forcément, j’en ai pas mal appris là-bas. Je vais donc pouvoir vous retranscrire 2-3 choses que vous pourriez également découvrir.
Commençons par la signature olfactive d’un parfum qui se compose de 3 notes :
- La note de tête : qui constitue la première impression. Plus cette note sera forte et plus le parfum sera apprécié comme un parfum frais et aéré. cette note est en général composée de senteurs type agrumes, donc volatiles.
- La note de cœur : celle qui suit juste après la note de tête. Souvent composée de senteurs florales, elle est moins intense que la note de tête mais se développera durant 2 à 4h.
- La note de fond : celle qui reste sur la peau et dans le temps. Un parfum sans note de fond travaillée est donc un parfum qui s’atténuera très vite. Cette note sert à fixer le parfum, raison pour laquelle les senteurs comme le musc, les bois, les épices … constituent cette dernière note.
Et pour info, une eau de Cologne, c’est un parfum sans fond. Seules les notes de tête et de cœur la composent.
Autre info, une eau de parfum (lorsqu’en général, vous dites « ça sent fooooorrrt !!! »), et bien sachez que non, ce n’est pas fort, c’est concentré ! Il est donc évidemment qu’on ne se parfumera pas de la même façon selon qu’il s’agisse d’une eau de Cologne, d’une eau de toilette ou d’une eau de parfum. Quant à la concentration d’un parfum en lui-même, voici un savant mélange à savoir maîtriser car plus un parfum est concentré et plus il s’écrase, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Comprendre, moins il sera perceptible. Tout comme une musique finalement qui, si elle contient trop de basses, finira par totalement étouffer le son dans sa globalité pour ne laisser qu’une trace auditive incompréhensible. En résumer, composer un parfum, c’est un peu comme le rôle d’un ingé son qui devra faire sa balance pour que les aigües et les graves n’empiètent pas les uns sur les autres et que le tout forme une parfaite harmonie.
Message à destination de toutes ces demoiselles qui usent à abusent du pshiitt de leur eau de parfum : s’il vous plait, arrêtez de me donner la nausée dans les transports en commun. Ayez la phalange plus légère et le monde vous en remerciera. 😉
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Je dois dire que durant cette journée, j’ai non seulement appris sur les parfums, mais j’ai également senti ! J’ai donc pu sentir les matières seules (cf. : photo ci-dessus) qui les composent et vous savez quoi ? Ça ne ressemble en rien à l’idée que l’on s’en fait. Le musc par exemple, est bien loin d’être aussi fort qu’on ne le pense. Autant vous dire que pour mes idées reçues, ça a été retour à l’envoyeur direct.
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Et un parfum de niche, c’est quoi ?
Un parfum de niche, c’est tout le contraire de ce que l’on va pouvoir trouver chez Sephora. Parfums commerciaux vs parfums confidentiels. Pour vous la faire simple, dans mon monde à moi de petite nana néophyte, il y avait les parfums de luxe type Dior, et les « parfums » de la lose type Scorpio de chez Leclerc. Bon ben là, montez d’un cran mesdemoiselles puisque chez les parfumeurs d’exception, vous aurez les parfums commerciaux « de la lose » destinés aux masses type Jean Paul Gaultier, et les parfums des êtres uniques et privilégiés type « Nicolaï ».
Bref, énorme caricature que je viens de vous faire là mais qui aura au moins le mérite d’être claire. Porter un parfum de grande parfumerie équivaut à porter une senteur à priori reconnaissable et accessible à tous donc, identitaire de personne. Alors que le crédo des parfums de niche, c’est justement le fait de pouvoir se démarquer, d’être unique et de se distinguer jusqu’à même son odeur.
Sauf que voilà, qui dit « exclusivité » dit « prix élevés » … Oui … mais non. Non parce que chez Alexandre J comme chez d’autres, même si l’on souhaite conserver une distribution sélective, l’envie de rendre financièrement accessible ce luxe à la portée de « qui souhaite s’y intéresser » est bel et bien là. Ce qui explique une entrée de gamme à moins de 100€, histoire de pouvoir mettre le pied à l’étrier lorsque le désir y est.
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A savoir que dans le milieu des parfums de niches, il en existe de 3 sortes :
- Les créateurs / designers où la création d’un parfum s’articule autour d’une idée, d’une histoire … (comme Alexandre J, Mémo …)
- Les parfumeurs où il s’agit comme son nom l’indique, d’un parfumeur qui a décidé de créer sa propre marque (Serges Lutens par ex)
- Les concepts où une ligne directrice est attribuée à une marque dans son ensemble (par ex le crédo de la provoc selon État Libre d’Orange avec entre autre, leur parfum « Putain des Palaces »).
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Et de conclure …
… que moi qui suis une grande fan de parfums, j’ai adoré découvrir, apprendre, sentir toutes ces nouvelles odeurs si particulières et qui définitivement, sortent de l’ordinaire. Et lorsque l’on sait le pouvoir que peut avoir une odeur, l’on comprend aisément cette envie de vouloir se distinguer grâce à elles. Chacun possède sa madeleine de Proust finalement. Alors investir dans une édition d’exception, précieuse et tellement singulière, c’est presque démontrer le désir de vouloir soi-même, se transformer en une petite madeleine pour laisser une part de sa personne dans les souvenirs de chacun.
Alors que nous vivons dans une société où tout le monde souhaite se démarquer, la questions du devenir de tous ces parfums reconnaissables et passe-partout vendus en grandes parfumeries peut être posée. Si les marques confidentielles telles que celle d’Alexandre J prennent leur envol, c’est peut-être justement que les consommateurs ne veulent plus être confondus dans une masse, mais bel et bien être reconnu en tant qu’individu spécial et unique. Si la démarche était jusque là, de créer les parfums en ne s’inspirant uniquement que des tendances qui fonctionnent (autrement dit, tourner en rond sans jamais n’apporter ni ne proposer quoi que ce soit de nouveau aux clients), le bouleversement des ventes amènera sans doute une remise en question de la part de tous les grands groupes pour que l’éventail des choix olfactif s’ouvre enfin.
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Je connaissais pas du tout mais ca a l’air vraiment top. J’aimerai trop sentir la bougie dont tu parles.
En tout cas, ca avait l’air super joli la bas.
Bisous
Super intéressant cet article !
La bougie me dit bien aussi 😉
Et franchement les photos sont superbes bravo 🙂
Coucou !
Ton article est très bien fais et tes photos sont sublime ! Les packaging des parfums sont vraiment magnifiques !
Bisous ♥
Tes photos sont magnifiques! Et la bougie me tente bien.
Belle découverte, merci à toi
Bisoux – Sarah