« Zèbre » a fait son entrée dans le dictionnaire. Pas l’animal, mais le symbole que l’on croise maintenant un peu partout pour désigner une personne dotée d’une intelligence supérieure à la moyenne. (Je tiens à préciser qu’un dictionnaire n’est pas là pour attester de la véracité d’une « théorie » mais bel et bien pour renseigner celui ou celle qui se demande : « mais, pourquoi ce mec raconte qu’il est Zèbre ? »). Et bien justement.
Et vas-y que j’suis Zèbre, que mes enfants le sont, que j’me fais tatouer de la rayure sur la fesse gauche, que je crée un groupe facebook pour mettre en avant ma lumière céleste d’être supérieur au voisin … mais en toute humilité, hein ! 😉 Vous imaginez un parent publier fièrement sur Facebook : « Soulagée ! Enfin les mots sont posés, ma petite fille a un retard mental ! » ? Voilà bien le premier « diagnostic« (donc maladie ? J’y viens plus tard) faisant office de fierté/distinction-suprême face à l’entourage.
Bref, jamais vu autant d’intellos et pourtant, pas un seul concurrent Français à SpaceX, pas une seule solution miracle pour éradiquer définitivement le/la COVID (virus non genré t’as vu), pas une seule découverte majeure incroyable, bref, rien. Le néant ! Peuple de surdoués qui passe sa vie sur les réseaux sociaux à s’afficher fièrement.
On comprend donc vite qu’une chose étrange commence à pointer le bout de son nez. Une grande communauté (adultes comme enfants), est aujourd’hui testée ou auto-testée « trop intelligent, trop sensible, trop, trop trop ». Mais alors, comment se fait-il que le peuple Français soit aussi doué ? Fantasme ou réalité ?
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Nous vivons dans une société où le paradoxe est roi.
Il faut être soi-même, mais comme tout le monde.
Unique, mais dans des cases
Conforme, mais exceptionnel.
En revanche, une seule chose a l’air d’effrayer notre époque ô combien paradoxale, j’ai nommé : la normalité (« trop banale voyons ! Moi, j’ai une vraie identité ! »). Heureusement, les « normalophobes » ont trouvé leur placebo ; on y arrive.
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Le Zèbre, d’où ça vient ?
Ça vient du Dr Théodore Woodward (enseignant à l’université du Maryland à Baltymore, fin des année 40) qui employait régulièrement cette métaphore : « Si vous entendez un bruit de sabots, pensez à des chevaux, pas à des zèbres ». Le but étant d’expliquer à ses élèves en médecine, qu’avant de diagnostiquer une maladie rare, (un « Zèbre » donc – les maladies rares marquant plus volontiers les esprits lorsqu’on est étudiant), mieux vaut commencer par la cause la plus probable (représentée par le cheval).
(On retrouve une métaphore du même genre chez Pieter Klazes Pel – 1852-1919, médecin et professeur de médecine interne néerlandais).
Zèbre deviendra alors (et est toujours) le symbole des patients atteints de maladies orphelines.
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Sauf que voilà. Jeanne Siaud-Facchin (qui se qualifie d’ « experte des enfants surdoués » – faisant l’objet de signalements pour dérives sectaires), s’est tout bonnement approprié ce terme pour désigner cette fois, non plus les personnes atteintes de maladies rares, mais les personnes dotées de facultés intellectuelles rares. (À en croire leur nombre croissant, nous sommes plus sur un troupeau de chevaux que sur des Zèbres. Mais ce n’est qu’une observation).
Un Zèbre serait donc une personne dotée d’un QI supérieur ou égal à 130, mais pas que … Il serait également associé à tout un tableau clinique de troubles aussi divers que variés, apportant désordres et mal-être aux patients qui en sont atteints, laissant croire à la découverte d’une nouvelle pathologie. (Des troubles individuellement bien connus, qui font consensus, pour lesquels il existe des solutions, des aides, mais qui n’impliquent pas nécessairement un QI élevé – En gros, on peut très bien avoir un trouble déficitaire de l’attention TDA ou TDAH et avoir un QI inférieur à la moyenne). Sans compter que les adeptes de la figure rayée glissent tout, et surtout n’importe quoi, derrière cette étiquette. On sort donc du cadre des aptitudes intellectuelles pour construire finalement un « personnage intelligent » comme on le ferait pour une série TV ou un film. On lui attribue un tempérament, des qualités, des défauts, bref, le terme de Zèbre devient, au fur et à mesure, une sorte d’étiquette fourre-tout à laquelle on aime s’identifier (« hey, t’as vu, j’réagis trop comme Morgane dans la série HPI » !), et derrière laquelle il est rassurant de se cacher pour excuser bon nombre d’attitudes qui au final, se retrouvent être totalement indépendantes d’un handicap avéré. Ou comment transformer le « diagnostic » en la solution (Tu es en échec scolaire ? C’est que tu es Zèbre ! —> « Diagnostic » ET solution).
Soulignons qu’être intelligent n’implique pas d’être malheureux, ni même d’avoir du mal à gérer ses émotions. Ça, ce sont des mythes et légendes qui servent uniquement à faire vendre des bouquins, tout juste bons à lire aux toilettes. Mais dans la vraie vie, c’est tout simplement FAUX ! Cuche et Brasseur (2017), entre autres, démontrent bien que les personnes dotées d’un QI supérieur à la moyenne maîtrisent très bien leurs émotions, et surtout, Ramus et Gauvrit (2018), prouvent et expliquent pourquoi non seulement ces personnes ne sont pas plus malheureuses que la moyenne, mais au contraire, sont même bien souvent, plus épanouies que les autres. Mieux vaut donc se renseigner avant de croire aveuglément n’importe quelle théorie destinée à faire vendre. (Et si possible, se renseigner ailleurs que sur Biba Mag). 😉
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Et là, le monde s’emballe.
Il s’emballe parce que le filon fait vendre ! Et pas qu’un peu. Une mine d’or particulièrement rentable d’ailleurs. Alors pourquoi s’en priver !? Les livres en tout genre, (Ô gloire au rayon « développement personnel » de la FNAC), les tests qui coûtent des centaines d’euros, les consultations, les formations afin que le tout-venant puisse devenir lui-même un expert (un coach en neurosensorialité, empathologue émotionnelle, un coach en bienveillance et j’en passe …) ; quoi de mieux que de flatter l’égo pour convaincre et faire vendre !?
Vous avez un problème ? (Enfants turbulents, en échec scolaire mais également, difficultés à trouver un emploi, difficultés d’intégration ou que sais-je encore), nous allons vous trouver le « diagnostic » ! Mais pas n’importe lequel ! Celui qui vous fera plaisir. Celui qui ira dans le sens du poil et qu’il fera bon étaler en société j’ai nommé : « la trop-intelligence » ! (soit-dit en passant, on détecte une précocité, et on diagnostique un cancer. L’intelligence n’étant pas une maladie, contrairement à ce que certains aimeraient nous amener à penser).
Toi aussi tu es « trop-intelligent » ? Achète mes livres, assiste à mes conférences, vient en consult’ … tu vas me donner tout ton argent et j’vais te faire du bien à coup de fantasmes.
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Le revers de la médaille
Oui, sauf que voilà, tout cela a un fort impact négatif sur les personnes qui ont de vrais troubles et qui n’arrivent pas à mettre les mots adéquats sur leurs souffrances. Des conséquences aussi lorsque, noyées au milieu de tous ces « faux-patients » à l’intelligence fantasmée, les personnes en souffrance passent totalement entre les gouttes.
On notera par ailleurs que certains « Zèbres » finissent même par abandonner ce « diagnostic rayé » lorsqu’ils découvrent les réels troubles avérés leur correspondant.
Que dire également de celles et ceux qui comblent un profond mal-être par le biais de ces flatteries, de ces « diagnostics » faussés. Des gens en profonde détresse psychologique, avec une perte d’estime d’eux-mêmes telle, qu’ils sont prêts à dépenser des centaines d’euros pour en acquérir une, même imaginaire. Un marché de la misère que certains n’hésitent pas à exploiter, bafouant ainsi leur titre au profit d’un porte-monnaie bien rempli.
Il est donc difficile de savoir vers qui se tourner. Puisque comme l’explique Nicolas Gauvrit (psychologue, chercheur en sciences cognitives et mathématicien), le surdoué est une mode juteuse. Il soulève même qu’ « une véritable enquête journalistique [serait] à faire sur ce business de la douance ». Le mot est lâché : Business !!!
Enfin, pour terminer sur un état des lieux de la situation, voici l’avis d’un neuropsychologue praticien et enseignant en université, à qui j’ai demandé un retour sur son vécu :
—> 85% des enfants ressortis sans diagnostic de trouble particulier. Autrement dit, les 15% d’enfants en souffrance ayant réellement besoin d’aide ont dû attendre de longs mois pour bénéficier d’une consultation, à cause d’une écrasante majorité qui finalement, s’est révélée être tout simplement … normale. Je vous laisse vous faire votre propre avis sur la tristesse de ce constat.
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Pour aller plus loin
A t on pensé aussi que le niveau scolaire est revu à la baisse depuis des années il est donc bien facile d’être intelligent dans ce monde d’imbécile.
Perso je trouve trop facile de dire que des enfants sont tdh ou je ne sais quoi alors qu’une bonne partie mériterait simplement d’avoir un minimum d’éducation et de se bouger les fesses à l’école
En même temps quand tu vois toute leur réalités de merde à la télé nous sommes mal barrés et les parents sont fautifs très facile de se défausser de ses erreurs
Bref avec mes 45 ans je passe déjà pour une vieille réfractaire…
Niveau scolaire et intelligence ne sont pas forcément liés ! Effectivement, on entend plein de parents se convaincre que leurs enfants sont TDAH, HP. (le terme scientifique pour zèbre)..Pour justifier des lacunes d’éducation ou d’instruction. Ça n’empêche pas que ces troubles et caractéristiques existent bien, qu’ils peuvent être diagnostiqués sérieusement par un professionnel et qu’ils sont à prendre en compte. D’ailleurs, en réalité la proportion de HP dans la population ne change pas…Par contre, la proportion de parents qui cherchent des excuses et des solutions auprès de ce genre de termes est en constante augmentation je pense !
Je suis d’accord avec ce commentaire. Perso étant hpi et assez sensible j’en ai bien bavé à l’école alors que j’étais studieuse et très curieuse. Je pense que l’enseignement français mérite un total renouveau (ne serait-ce que des cours d’éducation civique, vivre ensemble… le SVU peut-être) car beaucoup de profs et élèves sont en souffrance, et au final on a pas un niveau très bon. On est en retard en France. Mais bref, je pense qu’effectivement si ca existe ca ne doit pas etre une excuse pour bien eduquer ses enfants, l’un n’empêche pas l’autre
Je ne m’étendrai pas mais merci du fond du cœur. J’atterris ici après avoir fait connaissance avec les mots croisés dans un magazine local « empathologue », « thérapeute émotionnel « . Bref quand on n’a pas un diplôme de psychologue on s’en créé un. Et puis des personnes de mon entourage probablement en grande détresse psychologique qui s’autoproclament hpi hpe, hyper-empathes et voudraient m’embarquer dans leur délire pour se conforter…. bref notre société dérive mais ferme les yeux et se soigne à l’auto-persuasion
Le problème est que les enseignants s’y mettent aussi. Pour mes 2 enfants trop turbulents et manquant d’attention en classe, leur enseignante m’a demandé d’aller leur faire passer des tests. Ne pouvant pas être prise en charge en hôpital de jour, car la demande explose et les planning sont remplis à 6mois, j’ai du lâcher des sous pour faire un test chez une psy extérieur.
Resultat: ce sont des enfants normaux, qui sont un peu turbulent comme des enfants normaux et qui vont s’assagir en grandissant.
Et tous ça parce qu’une enseignante a juger qu’ils n’étaient pas assez attentifs en classe, que peut-être ils s’ennuyaient car pas assez sollicités.
Bonjour,
Je suis moi même enseignante et c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup. On ne peut pas le nier, dans nos classes, de plus en plus d’enfants ont des troubles. Qu’ils tiennent au comportement, à l’attention, ou qu’ils soient psy. Je travaille en REP dans une classe de CE1 et donc nous sommes deux enseignants pour un groupe de 26 élèves. Et bien heureusement !
Sur ces 26 élèves nous avons 7 élèves qui doivent être pris en charge particulierement parce qu’ils ont un déficit d’attention, un trouble du comportement ou qu’ils ne parlent pas la langue. Nous faisons le maximum pour les aider mais nous sommes démunis et oui, je vais demander aux parents de faire des bilans auprès de professionnels. Non seulement pour leur enfant qui doit subir sa scolarité mais pour que moi aussi j’ai des billes pour l’aider. Le métier est très difficile et il faut en voir l’exercice pour en constater la difficulté.
Nous cherchons des réponses et surtout de l’aide…
Je pense qu’il serait bénéfique de faire des études plus approfondies à ce sujet (mais je n’ai aucun doute quant au fait que ça se fasse très prochainement, si ce n’est pas déjà fait), concernant cette augmentation des troubles (et pas nécessairement une précocité intellectuelle).
Nos habitudes de vies ont changées (ordinateur, TV, jeux, téléphone …). Je pense que les écrans jouent beaucoup sur l’augmentation des troubles. L’éducation également, change. Beaucoup de paramètres environnementaux finalement, qui ne sont pas nécessairement liés à l’individu lui-même, mais tout un contexte de vie qui vient parasiter le développement de l’enfant.
Quoi qu’il en soit, bon courage à vous et merci pour votre message.
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Ma petite fille a été diagnostiqué Zebre à 5 ans. Comme elle avait des problèmes à l’école et que sa s’arrangeait pas, j’ai du l’emmener voir un autre psychologue (en neurologie je crois). Les test était très long (beaucoup plus que pour le Zebre), et avec les résultats qui sont compliqués.
Au final, elle moins intelligente que prévu et elle a des problèmes de compréhension.
Donc Zebre maintenant, je me méfie.
Merci pour ton article.
Lison
Pourtant le test pour le HP est assez long, c’est un test de QI standard, donc généralement un entretien + plusieurs heures de tests + plusieurs heures d’analyse des résultats…Normalement il n’y a qu’un seul test fiable à ce sujet, malheureusement un tas de psychologues n’en font qu’à leur tête et font parfois passer aux enfants des simples questionnaires dispos en ligne
Bonjour !
Je me croyais HPI … ou HPE, hypersensible, zèbre ou je ne sais quoi… Je coche toutes les cases qui sont dans les livres, documentaires, commentaires, séries etc. Même le Sheldon (de Big Bang theory) fait rire ma femme parce qu’elle me retrouve. Une vraie éponge ! En fait, plutôt le fameux effet Barnum !!
Je pense tout le temps et trop, je n’aime pas l’injustice, je fais mille choses en même temps, je ne finis rien. J’ai une idée à la minute, que j’oublie dans un coin de mon cerveau ou sur des tas de post-it. Bref, je souffre. HP ou autiste ? … je ne le saurai jamais par peur de passer pour un imposteur. Et puis il y a eu LA RÉVÉLATION… oui madame 🙂 , j’ai lu un magazine ! Une sorte de Biba pour Homme avec un article nommé « Pour en finir avec les fantasmes autour du HPI ». Ça m’a vraiment soulagé !!!!! Et depuis, je souris en pensant à tout ceux qui passent « le » test chez une psy et qui sont loin d’être une tronche. (le dernier en date, l’acteur Franck Gastambide). Comme quoi, lire Biba Homme (je n’ai gardé que les pages de l’article numérique, donc je n’ai plus le nom de la revue) peut faire du bien. De savoir si on est HP, ne fait pas guérir de nos maux de toute façon.
J’ai retrouvé l’article copié-collé sur Slate.fr . Un clone de Biba.
J’ai lu avec plaisir votre article et cette mode que vous dénoncez me fait penser au marché juteux du bipolaire. Et comme vous le dites très justement, voir autant de malade auto-proclamé fait du mal à ceux qui le sont vraiment. (Je suis sous lithium depuis 20 ans). Je me demande si ce besoin de tout catégorisé et de trouver des dons ou des maladies a tout le monde ne révèle pas un profond trouble identitaire de notre société. Oh que j’aimerais être trop normal moi qui malade et soigné est encore a affronter la stigmatisation ou les peurs de ceux qui savent. Mais c’est tellement facile pour tous de justifier des erreurs, des mauvais choix, l’échec d’une éducation par une maladie ou une intelligence émotionnelle trop élevée.
Le lien est évident entre les deux filons : le HPI fait vendre, le bipolaire aussi….
Merci pour votre humour et votre article.
Oh merci pour ce commentaire. Ravie que vous ayez apprécié l’article.
Et effectivement, tout est bon pour se trouver une spécificité et si possible, une spécificité gratifiante qui en plus, nous place dans une position de victime bien confortable, puisqu’elle excuse tous mauvais comportements sans avoir à en assumer la responsabilité. Magic ! 😉
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Mais pas que…. Les zèbres sont aussi cette tribu rayée… dotée d’une intelligence normale voire en dessous de la moyenne ( pourquoi pas ?) mais surtout qui a une émotivité, anormalement élevée. Un ressenti trop fort, une multitude d’emotions difficiles à gérer. Des échecs relationnels, une empathie trop développée.
En un mot un truc qui te pourrit bien la vie. Donc être un zèbre c’est pas top. Tu dois composer avec cette fragilité car tout s’imprègne.
Ça fait du bien de voir que certaines personnes se rendent compte que le réel problème c’est que derrière tout ça il y a des gens qui souffrent réellement psychologiquement, et qui sont noyés dans la masse d’impostures…
C’est facile de s’identifier à un HP, parce que c’est une partie des choses que chacun ressent qui est exacerbée chez ces gens là. L’effet barnum y est vraiment pas pour rien…
Beaucoup se déclarent surdoués sans préciser que c’est dans certain domaines, ni parler des effets négatifs que ça importe…
Bref, merci beaucoup pour l’article !