Je ne raconte jamais ma vie. Tout simplement parce que je pars du principe qu’elle vous passionnerait autant que le dernier Tampax de Nabilla. Chacun sa croix comme on dit. Oui mais là … et bien là non. Sachez-le, la lecture de cet article fera de vous les témoins de ma petite histoire qui me fatigue les neurones et me confine dans ce karma salement dégueulasse, un karma qu’il va falloir songer à changer.

Il y a de ça quelques mois, j’ai fait la connaissance d’un type plutôt cool. Pas trop con, un passionné, avec même un peu d’humour. Ami d’amis via facebook, évoluant dans un milieu similaire au mien professionnellement parlant, ça roulait plutôt pas mal. Échange de conseils musicaux (monsieur s’essayait à la batterie depuis pratiquement 2 ans), bonnes tranches de rigolade, confessions de nos vies respectives, bref, un bonhomme qu’il fait bon connaître en cas de grand froid cardiaque.

Oui mais voilà. Hier, après quelques interrogations sur mes messages laissés sans réponse, j’en viens à penser « ben merde, il n’aurait quand même pas osé me virer de facebook ? ». Et bien si. Facebook, Instagram, la totale ! Du jour au lendemain, sans aucune raison valable, pouf. Envolé, disparu, et terminé bonsoir. Alors je m’interroge, je me remets en question (une sale habitude) … qu’ai-je bien pu dire ou faire pour justifier un comportement pareil ? Je me repasse le film, mes méninges chauffent avec l’appréhension d’avoir prononcé un truc atroce ; puis l’ombre d’une idée.

Une photo postée, quelques likes, des commentaires, le sien « Tu t’es fait défoncer alors ? »

Regard neutre

WTF ? Ce mec me prendrait-il pour une pute ? J’enchaine dans la même veine « moins que ta mère ».

Et là, le néant. Plus de son, plus d’image. Cette petite pic aurait-elle eu raison de lui ? Celui qui ne se vexe jamais aurait-il dérogé à sa propre règle ?

Oui mais non, il est hors de question que je laisse passer un truc pareil ! Je l’interroge, je m’excuse, je m’improvise spameuse du mardi soir, tantôt à rire, tantôt à crier, mais rien n’y fait. Plus un mot, c’en était terminé. Étant du genre butée, vas-y que je remets le couvert dès le lendemain avec une petite nouveauté cette fois-ci, l’appel à l’ex-ami. Miracle, il décroche. Une voix plutôt enjouée, j’irai même jusqu’à m’avancer en pensant « le sourire aux lèvres », pour m’entendre dire « je donne mes cours là, je peux te rappeler à midi ? »

« Je peux te rappeler à midi » … Sa meilleure vanne !

Alors j’attends … J’attends … encore … 11h30, 12h, 12h30. Je vais le laisser appeler. Il m’a dit qu’il rappellerait. C’est pas son genre de dire ça pour se défiler. C’est pas un type qui se défile… Bon j’appelle… 1 sonnerie, puis 2, puis répondeur. Mais quel fourbe, quel lâche, quel enculé ! Spameuse again, tout un art de vivre que je commence à plutôt bien maîtriser. S’en suive alors une dizaine de messages (bon ok, un poil plus) distillés tout au long de la journée. Et chez moi, ça donne à peu près ça : « t’es mort et t’oses pas me le dire ? » ; « j’ai jamais vu un mec aussi borné. T’as pas de bol, j’suis pas mal non plus dans mon genre » ; « Delôme, tu fais chier. » ou encore « t’as un QI négatif et t’as peur d’être démasqué ? » et même « Bon, comme je pense que t’es atteint de troubles bipolaires, je me suis dit que tu méritais forcément l’accompagnement d’une folle dingue. Alors sache que je vais tout faire pour être à la hauteur ». Et bien pas une seule réaction. Rien. Quedal. Le néant. Le lexique de Rybery. Un vide abyssal ! Voyant que manifestement, il avait décidé de conserver le silence sans passer par la case avocat, je me suis finalement résolue à lui écrire mon dernier sms (ce roman).

« Ah putain ouais, t’en viens même à éteindre ton téléphone quoi. Genre, tu préfères couper plutôt que de prendre 2 min pour m’expliquer et que j’arrête de t’écrire. Putain, et dire que tu te félicitais d’avoir réussi ta dernière rupture, là vois-tu, j’suis en train de me demander si t’étais pas passé par Lourdes avant. L’explication la plus plausible serait que t’étais sur 2 nénettes en même temps, dont moi, mais que t’as choppé l’autre il y a peu. Du coup, tu m’éjectes comme une mal propre ce qui implique que jamais, tu n’as envisagé une simple relation de potes avec moi.

Delôme, t’es qu’un con. Un lâche mais surtout, un gros con. T’as dû t’en vouloir ce matin de décrocher. J’imagine que t’attendais un tout autre appel. J’aime bien les gens francs et honnêtes. Toi, tu n’es ni l’un, ni l’autre. De mon côté, j’ai assumé jusqu’au bout le fait de ne pas comprendre ta réaction et je n’ai pas honte d’avoir essayé de savoir. Maintenant, si tu n’es même pas capable de t’expliquer malgré mes derniers sms envoyés avec le sourire, c’est que tu ne vaux pas grand-chose. Retourne donc séduire de la midinette facile avec tes pads de débutant. T’as raison, continue d’acheter tes vinyles, à défaut d’impressionner en jouant, t’impressionneras en achetant. »

Donc pour info, avant de le lui envoyer, j’avais effectivement essayé de l’appeler une dernière fois, appel soldé par un échec, celui du répondeur. Et évidemment, Delôme, c’était son presque nom.

Je vous le confesse, je ne sais pas rompre les liens. Je ne sais pas me séparer. Tout ça est bien trop atroce pour moi. Les objets, les gens … Une chose terrible qu’il m’est impossible d’envisager. Alors comment le comprendre chez les autres ? De la pure vermine, voilà ce qu’ils sont. Ils s’utilisent, Ils se servent les uns des autres pour ensuite se mépriser. Qu’ils sont moches ! J’en ai soupé et je les vomis. Comment peut-on à ce point, ignorer une personne qui vous a confié un bout d’elle-même. La jeter, là, comme ça, comme une vulgaire capote. Et de celles qui collent en plus, qui puent le foutre à plein nez puis qui se transforment en ces merdes qu’il fait bon écraser.

C’est homme est un con. De la pire espèce. De ceux qui vous écrasent en roulant des orteils comme pour s’assurer que vous soyez bien pulvérisée. Ce type que j’exècre et qui, alors que je lui confiais mes petites tranches de vies, ne m’envisageait pas mieux qu’un morceau de chair tout juste bon à attirer dans son lit.

Delôme, t’es vraiment qu’un gros con . Et j’espère qu’en passant par-là un peu par hasard, il te viendra la curiosité de te demander puis ensuite de savoir que cet homme, le gros con, c’était toi.